Hymne national turc : İstiklal Marşı, histoire, paroles et traduction

نشيد الاستقلال التركي

L’hymne national turc, l’İstiklal Marşı (« Hymne de l’indépendance »), a été officiellement adopté le 12 mars 1921 par la Grande Assemblée nationale de Turquie, soit plus de deux ans avant la proclamation de la République en 1923.

Les paroles ont été écrites par le poète turc Mehmet Akif Ersoy et la musique composée par Osman Zeki Üngör. L’hymne évoque la lutte pour l’indépendance, la défense de la patrie et la foi, ainsi que les valeurs d’espoir, de sacrifice et de dévouement du peuple turc.

Hymne national turc İstiklal Marşı

À propos de l’hymne national turc

L’İstiklal Marşı est l’un des symboles les plus importants de l’unité nationale en Turquie. Aux côtés du drapeau turc, il occupe une place centrale dans la mémoire collective du pays. L’hymne est appris dès le plus jeune âge ; des concours de récitation sont régulièrement organisés, notamment dans les écoles, pour encourager les enfants et les jeunes à s’approprier son message.

Les premiers couplets de l’hymne sont chantés dans les écoles, lors des cérémonies officielles, des jours fériés nationaux et des événements sportifs. Ils sont considérés comme un rappel permanent de la lutte de la nation turque pour l’indépendance et la libération de son territoire de toute occupation étrangère.

Histoire de l’hymne national turc

En 1921, au cœur de la guerre d’indépendance turque, le Mouvement national turc (Kuvâ-yi Milliye) dirigé par Mustafa Kemal Atatürk lance un concours national pour choisir un hymne capable d’inspirer les milices et de nourrir la fierté de la nouvelle patrie en devenir.

Un prix financier est prévu pour le gagnant, ce qui pousse dans un premier temps Mehmet Akif Ersoy à refuser de participer, par principe. La Grande Assemblée nationale le contacte alors personnellement et l’invite à soumettre un poème, en l’autorisant explicitement à renoncer à la récompense s’il le souhaite.

Mehmet Akif écrit alors le poème qui deviendra l’İstiklal Marşı. Après examen par une commission parlementaire, son texte est adopté à l’unanimité par les députés et proclamé hymne national le 12 mars 1921. Fidèle à ses convictions, Mehmet Akif refuse le prix et fait don de la somme au fonds de charité Darül Mesai, geste souvent cité comme symbole de son patriotisme et de sa probité.

Quelques années plus tard, une mélodie est officiellement retenue : la composition d’Osman Zeki Üngör, adoptée définitivement en 1930. Cette musique sera ensuite harmonisée par Edgar Manas et arrangée pour fanfare par İhsan Servet Künçer. La version ainsi fixée est celle qui est toujours jouée aujourd’hui lors de toutes les cérémonies officielles de la République de Turquie.

Importance et commémorations (2025)

En 2025, l’İstiklal Marşı demeure un symbole majeur de l’indépendance et de la cohésion nationale turques. Le 12 mars 2025 a marqué le 104e anniversaire de son adoption. Cette date est officiellement célébrée comme « İstiklal Marşı’nın Kabulü ve Mehmet Akif Ersoy’u Anma Günü », c’est‑à‑dire la Journée de l’adoption de l’İstiklal Marşı et de commémoration de Mehmet Akif Ersoy.

Chaque année, à cette occasion, des cérémonies sont organisées dans les écoles, les institutions publiques et sur les places dans tout le pays. Elles rappellent la lutte pour l’indépendance, l’attachement à la patrie et les sacrifices consentis par des générations de soldats et de civils.

Selon la réglementation du ministère de l’Éducation nationale en vigueur en 2025, les établissements d’enseignement doivent afficher une plaque de l’İstiklal Marşı, le drapeau turc, un portrait d’Atatürk et le Discours à la jeunesse (Gençliğe Hitabe). L’hymne est chanté lors des cérémonies scolaires, renforçant son rôle de repère identitaire pour les jeunes générations.

La composition d’Osman Zeki Üngör, quant à elle, continue d’être jouée dans toutes les cérémonies officielles, les commémorations nationales et les rencontres sportives internationales, où elle accompagne le drapeau turc hissé devant le monde entier.

Traduction française de l’hymne national turc

N’aie pas peur ! Le drapeau écarlate qui flotte dans ces aurores

Ne s’éteindra jamais tant que fume le dernier foyer sur ma patrie.
C’est l’étoile de ma nation, et elle brillera encore et toujours ;
Il est à moi, il n’appartient qu’à ma vaillante nation.

Ne fronce pas les sourcils, je t’en supplie, ô croissant délicat !
Souris à ma race héroïque, pourquoi cette fureur, cette majesté ?
Notre sang versé pour toi ne serait pas digne autrement;
Car l’indépendance est le droit sacré de ma nation adoratrice de Dieu.

Depuis l’éternité j’ai vécu libre, libre je vivrai encore.
Quel fou oserait me passer les chaînes ? Je m’en étonne !
Je suis tel un flot rugissant ; je brise mes digues et les franchis,
Je déchire les montagnes, je déborde les immensités qui ne me contiennent pas.

Même si l’horizon de l’Occident est ceint d’un mur cuirassé d’acier,
J’ai, moi, une frontière protégée par une poitrine pleine de foi.
Qu’il gronde, n’aie pas peur ! Dis‑moi, comment une telle foi pourrait‑elle être étouffée
Par cette bête moribonde à la dent unique que tu nommes « civilisation » ?

Mon ami, ne laisse pas les lâches pénétrer dans ma patrie !
Fais de ta poitrine un bouclier, qu’elle soit un rempart à ce flot impudique.
Car viendront les jours que Dieu t’a promis;
Qui sait ? Peut‑être demain, peut‑être plus tôt encore.

Ne foule pas le sol que tu piétines en le prenant pour une simple terre, connais‑le !
Et songe aux milliers de martyrs sans linceul qui reposent noblement dessous.
Tu es le fils glorieux d’un martyr, ne blesse pas la mémoire de ton aïeul !
Même si l’on t’offrait tous les mondes, ne cède jamais cette patrie de paradis.

Qui donc ne sacrifierait pas sa vie pour une telle patrie céleste ?
Presse la terre : des martyrs jailliraient encore, martyrs partout.
Que Dieu prenne ma vie, mes proches et tout ce que je possède s’Il le veut,
Mais qu’Il ne me sépare pas de ma seule patrie au monde.

Ô mon Dieu, voici l’unique souhait de mon âme souffrante :
Qu’aucune main profane ne touche la poitrine de mes temples sacrés.
Que ces appels à la prière, dont le témoignage est le fondement de ma religion,
Retentissent à jamais au‑dessus de mon éternelle patrie.

Alors seulement, ma pierre tombale, si j’en ai une, se prosternera mille fois en extase,
Et de chacune de mes blessures, ô Seigneur, jailliront des larmes de sang.
Mon corps inanimé bondira de la terre tel un esprit libéré,
Peut‑être alors seulement, en s’élevant, mon front touchera le Trône divin.

Alors flotte, flotte comme l’aurore éclatante, ô croissant glorieux,
Que nos dernières gouttes de sang soient enfin reconnues comme dignes et consacrées !
Jamais ni toi, ni ma nation ne connaîtrez l’anéantissement.
Car la liberté est le droit absolu de mon drapeau qui a toujours vécu libre ;
Car l’indépendance est le droit absolu de ma nation adoratrice de Dieu.

L’hymne national turc en langue ottomane

،قورقما سونمز بو شفقلرده یوزن آل سنجاق
،سونمه‌دن یوردمڭ اوستنده توتن اڭ صوڭ اوجاق
.اوبنم ملتمڭ ییلدیزیدر پارلایاجق
.اوبنمدر اوبنم ملتمڭدر آنجاق
،چاتما قربان اولایم چهره ڭی ای نازلی هلال
،قهرمان عرقمه بر گول نه بو شدت بو جلال
،سڭا الماز دوكولن قانلرمز صوڭره حلال
!حقیدر حقه طاپان ملتمڭ استقلال
،بن ازلدن بریدر حر یاشادم حر یاشارم
،هانگی چیلغین بڭا زنجیر اوره جقمش شاشارم
،كوكره مش سیل كبی‌یم بندمی چیگنر آشارم
.ییرتارم طاغلری انگینلره صیغمام طاشارم
،غربڭ آفاقنی صارمشسه چلیك زرهلی دیوار
،بنم ایمان طولی كوكوسم كبی سرحدم وار
،اولوسون قورقما نصل بویله بر ایمانی بوغار
.مدنیت دیدیگن تك دیشی قالمش جانوار
،آرقاداش يودمى آلچاقلری اوغراتما صاقین
،سپر ايت كوده ڭی دورسون بو حیاسزجه آقین
،طوغاجقدرسگا وعد ایتدیڭی كونلر حقڭ
.كیم بیلیر بلكی یارین بلكی یاریندنده یاقین
،باصدیغڭ یرلری طوپراق دییه رك گچمه طانی
،دوشون آلتنده كی بیڭلرجه كفنسز یاتانی
،سن شهید اوغلیسڭ اینجیتمه یازیقدر آتاڭی
.ویرمه دنیالری آلسه ڭده بو جنت وطنی
،كیم بو جنت وطنڭ اوغرینه اولمازكه فدا
،شهدا فیشقیراجق طوپراغی صیقسه ڭ شهدا
،جانی جانانی بوتون واریمی آلسین ده خدا
.ایتمه سین تك وطنمدن بنی دنیاده جدا
،روحمڭ سندن الهی شودر آنجاق املی
،دكمه سین معبدمڭ كوكسنه نامحرم الی
،بو اذان لر كه شهادتلری دینڭ اتملی
.ابدی یوردمڭ اوستنده بنم ایگلملی
،او زمان وجد ایله بیڭ سجده ایدر وارسه طاشم
،هرجریحه مدن الهی بوشانور قانلی یاشیم
،فیشقیریر روح مجرد گبی یردن نعشیم
.او زمان یوكسله رك عرشه ده گر بلكی باشم
،دالقالان سن ده شفقلر كبی ای شانلی هلال
،ولسون آرتق دكولن قانلرمڭ هپسی حلال
،ابديا سڭا یوق عرقمه یوق اضمحلال
،حقیدر حر یاشامش بایراغمڭ حریت
.حقیدر حقه طاپان ملتمڭ استقلال

Hymne national de la Turquie en turc (texte original)

Korkma, sönmez bu şafaklarda yüzen al sancak;
Sönmeden yurdumun üstünde tüten en son ocak.
O benim milletimin yıldızıdır, parlayacak;
O benimdir, o benim milletimindir ancak.

Çatma, kurban olayım, çehreni ey nazlı hilal!
Kahraman ırkıma bir gül… ne bu şiddet, bu celal?
Sana olmaz dökülen kanlarımız sonra helal;
Hakkıdır, Hakk’a tapan milletimin istiklal.

Ben ezelden beridir hür yaşadım, hür yaşarım.
Hangi çılgın bana zincir vuracakmış? Şaşarım!
Kükremiş sel gibiyim; bendimi çiğner, aşarım;
Yırtarım dağları, enginlere sığmam, taşarım.

Garbın afakını sarmışsa çelik zırhlı duvar;
Benim iman dolu göğsüm gibi serhaddim var.
Ulusun, korkma! Nasıl böyle bir imanı boğar
“Medeniyet!” dediğin tek dişi kalmış canavar?

Arkadaş! Yurduma alçakları uğratma, sakın.
Siper et gövdeni, dursun bu hayasızca akın.
Doğacaktır sana vaat ettiği günler Hakk’ın;
Kim bilir, belki yarın, belki yarından da yakın.

Bastığın yerleri “toprak!” diyerek geçme, tanı!
Düşün altındaki binlerce kefensiz yatanı.
Sen şehit oğlusun, incitme, yazıktır atanı;
Verme, dünyaları alsan da, bu cennet vatanı.

Kim bu cennet vatanın uğruna olmaz ki feda?
Şüheda fışkıracak, toprağı sıksan, şüheda!
Canı, cananı, bütün varımı alsın da Hüda,
Etmesin tek vatanımdan beni dünyada cüda.

Ruhumun senden, İlahi, şudur ancak emeli:
Değmesin ma’bedimin göğsüne namahrem eli.
Bu ezanlar – ki şehadetleri dinin temeli –
Ebedî yurdumun üstünde benim inlemeli.

O zaman vecd ile bin secde eder – varsa – taşım,
Her cerihamdan, İlahi, boşanıp kanlı yaşım.
Fışkırır ruh‑i mücerred gibi yerden na’şım;
O zaman yükselerek Arş’a değer, belki, başım.

Dalgalan sen de şafaklar gibi ey şanlı hilal!
Olsun artık dökülen kanlarımız hepsi helal.
Ebediyyen sana yok, ırkıma yok izmihlal;
Hakkıdır, hür yaşamış bayrağımın hürriyet;
Hakkıdır, Hakk’a tapan milletimin istiklal.

Hymne national turc – Audio MP3

Pour aller plus loin sur la culture turque

Si vous souhaitez approfondir la culture et l’histoire de la Turquie, vous pouvez également découvrir la vie et l’œuvre de Halide Edip Adıvar, figure du mouvement national, la poésie engagée de Nazim Hikmet, la spiritualité du poète mystique Yunus Emre, ou encore la culture du thé en Turquie, indissociable du quotidien et des rencontres dans tout le pays.

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